Méthodes et définitions

Le Guide des ALPC interactif repose sur le Guide des Ames Légères et du Petit Calibre (2016), un manuel imprimé conçu par le Centre de Vérification des Forces Armées Allemandes (ZVBw) pour instruire ses agents de terrain sur les armes communément utilisées dans la violence armée organisée à travers le monde. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive de toutes les ALPC dans le monde entier.

Pour valider les données dans le manuel, l’équipe de projet du BICC a utilisé deux méthodes : une analyse documentaire et un questionnaire structuré. S’agissant de la première, l’équipe a consulté le « 2016 IHS Janes Weapons (Infantry) » et « The Military Balance 2016 » de l’Institut d’études de sécurité internationale (IISS) comme des sources primaires, ainsi que d’autres sources secondaires listées dans nos « Sources d’information et des données ». L’équipe a également développé une enquête en ligne, en anglais, en français et en espagnol, pour tous les points focaux nationaux de contact du Programme d’action (PoA) sur les armes légères et de petit calibre. Le questionnaire a été distribué au deuxième trimestre de 2016 et les réponses ont été reçues jusqu’au dernier trimestre de 2016. Le but de l’enquête était de valider, actualiser et ajouter de nouvelles données sur les pays. L’équipe a aussi envoyé les questionnaires aux points de contacts régionaux du contrôle des ALPC pour assurer un maximum de retours.

Entre autres choses, le questionnaire demandait si les points de contacts étaient disposés à et capables d’identifier si une arme était détenue par le gouvernement et/ou les entités non gouvernementales. Nous croyons que ce niveau de détail sur la possession des ALPC est souhaitable pour comprendre non seulement où une arme particulière se trouve mais aussi par quels groupes elle est détenue.

Détenteurs gouvernementaux et non gouvernementaux

Pour certains utilisateurs du guide interactif des ALPC, il suffit de savoir dans quels pays certaines ALPC se trouvent. Pour d’autres, il serait utile de comprendre non seulement où, mais aussi par qui certaines ALPC sont détenues. Ce niveau de détails peut fournir un aperçu des capacités des groupes de violence organisée ainsi que des flux d’armes à l’intérieur des pays et entre eux.

Les possessions gouvernementales

Dans le cadre de ce guide, les possessions gouvernementales signifient les armes détenues par les services subordonnés au ministère de la défense, ministère de l’intérieur (p. ex. la police, les pompiers), ministère de la justice (p. ex. les services pénitentiaires et les agents de sûreté), et/ou ministère de l’environnement ou équivalent (p. ex. service de la faune), etc.

Voici une liste – non exhaustive – d’exemples d’organes gouvernementaux chargés de la sécurité armée:

  • Ministère de la défense: Armée – Armée de terre, Marine, Armée de l’air
  • Ministère de l’intérieur: Police nationale, Police d’État / fédérale, Garde-frontières
  • Bureau du président: Garde présidentielle, Services secrets
  • Ministère de la justice: Service pénitentiaire
  • Ministère de l’environnement: Wildlife Protection

Possessions non gouvernementales

Avec le terme possessions non gouvernementales, nous faisons exclusivement référence aux groupes armés non subordonnés au gouvernement national. Dans cette vaste catégorie, nous incluons des membres de sociétés privées d'assistance militaire et de sécurité et des gardes du corps ; des groupes d’opposition armés, des groupes rebelles, des milices, des groupes ‘terroristes’ ou ‘extrémistes’ qui commettent des actes de violence dans un pays particulier (qu’ils soient citoyens de ce pays ou non) ; des groupes criminels organisés (p. ex. gangsters, cartels de la drogue) et des gangs ; et des membres d’un groupe d’auto-défense qui usent de violence pour des motifs idéologiques (p. ex. de justice).

Distinguer entre des groupes gouvernementaux et non-gouvernementaux n’est pas sans difficulté car la frontière entre les deux est parfois floue (p. ex. des agents de la police nationale qui font un travail d’appoint comme agents privés de sûreté ou des milices portant en uniforme gouvernemental). Néanmoins, il existe des données sur certaines armes détenues par des groupes armés non gouvernementaux et, lorsque nous y avons accès, elles sont reflétées dans notre guide. Pour certains utilisateurs du guide, les données peuvent être soit trop détaillées soit trop lacunaires, mais pour d’autres, la simple distinction entre les possessions gouvernementales et non gouvernementales pourrait suffire à identifier certains schémas en termes de propriété, d’armes de prédilection, de transferts et de moyens pour perpétrer la violence armée organisée.