Aperçu des méthodes de marquage
Références: UN CASA (le mécanisme de coordination de l’action concernant les armes légères des Nations Unies); ISACS (Normes internationales sur le contrôle des armes légères); ISACS standard module 05.30:Marking and recordkeping)
Estampage
L'estampage est la méthode la plus répandue pour le marquage des métaux. Il s'agit de marquer la partie métallique de l'arme à feu par application d'une pression sur un moule ou une matrice représentant le code à graver (empreinte), ce qui provoque une déformation plastique permanente de la structure cristalline du matériau. L'utilisation de la technique d'estampage peut conduire à un changement de la structure cristalline du matériau estampé qui peut être six fois plus profond que l'estampage proprement dit. Une trace lisible du marquage peut subsister dans le métal même après l'enlèvement d'un marquage estampé sur la surface de l'arme. Ces changements des caractéristiques physiques du matériau peuvent être utilisés pour rétablir le marquage, lorsque celui-ci a été enlevé sur la surface du matériau. Dans près d'un tiers des cas, les profondes déformations de la structure des métaux permettent de rétablir les marquages estampés. Le marquage par estampage nécessite une surface plane. Lorsque la surface présente des irrégularités ou est composée d'un matériau très dur, on utilise une méthode plus compliquée, à savoir le procédé de micro-percussions (parfois assisté par ordinateur).
Cette technique est également connue sous le nom de « marquage par points ». Elle peut être utilisée pour le marquage des surfaces plastiques et métalliques. Le procédé permet d'estamper des lettres d'une taille allant de 1 à 80 mm à une cadence de 1 à 5 caractère(s) par seconde et avec différents degrés de profondeur. L'emploi de cette technique peut s'avérer limité en raison de l'éventuelle fragilité de certaines parties de l'arme. L'application de l'estampage est exclue pour les plastiques et les matériaux composites de plus en plus utilisés pour la fabrication des armes de nouvelle génération. En outre, les estampeuses techniquement moins exigeantes utilisées principalement pour les métaux non trempés sont dans leur majeure partie inaptes à l'application ultérieure de marquages. Une fois la production de parties ou composantes d'une arme à feu achevée, on a, en règle générale, recours à un procédé autre que celui de l'estampage afin d'éviter tout endommagement de la partie fabriquée.
Moulage
Ce procédé consiste à employer les moules utilisés pour la fabrication des parties d'armes directement pour le marquage. La méthode de moulage s'applique également pour les plastiques et les matériaux composites (moulage par injection) où le marquage par estampage ne serait pas praticable. Cependant, ce procédé n'est que rarement utilisé en raison des petites surfaces disponibles sur certaines parties d'armes. Le moulage n'est pas adapté à l'apposition des numéros de série qui doivent être individuels pour chaque arme.
Gravure mécanique
Cette technique de marquage d'armes à feu est assez largement utilisée. Le marquage est effectué par contact direct avec le matériau en enlevant de la matière. Il peut également être effectué par étincelage qui consiste à chauffer la couche superficielle et à la faire évaporer par une décharge électrique continue. Ce procédé permet de marquer des matériaux durcis, pour lesquels les techniques conventionnelles telles que l'estampage s'avéreraient inefficaces. Toutefois, il existe des limitations physiques au niveau de certaines surfaces et certains matériaux à graver, comme p.ex. les matériaux composites. Lorsqu'il s'agit de marquages à effectuer après l'assemblage de l'arme cette méthode est également difficile à utiliser d'un point de vue d'accessibilité et de résistance des pièces à marquer.
Gravure au laser
Le laser (amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnement) permet de marquer toutes sortes de surfaces en les brûlant par oxydation ce qui a l'avantage de ne pas demander de contact physique avec la surface à marquer. De plus, cette technique permet de marquer des endroits inaccessibles par d'autres procédés de marquage et des pièces délicates où tout essai d'effacer le marquage risquerait de rendre l'arme inutilisable. La gravure au laser est utilisée pour les matériaux composites ou plastiques ainsi que les métaux trempés qui ne peuvent pas être marqués par des méthodes classiques telles que l'estampage. Le laser peut marquer avec précision des surfaces minuscules, p.ex. inférieures à 1 mm². Les marquages peuvent contenir des informations sous forme matricielle (datamatrix) ou de codes à barres. La gravure au laser est le procédé le plus pratique pour apposer des logos, des textes ou des chiffres sur une surface limitée. Son inconvénient réside dans l'impossibilité de rétablir une inscription après son enlèvement.
La gravure au laser est beaucoup plus économe en temps et en ressources que l'estampage et la gravure mécanique. De plus, le laser permet d'apposer des marquages sur presque tous les matériaux et à toutes les étapes de la production, même pendant les opérations de finition. Grâce au laser assisté par ordinateur chaque cartouche de munition peut être marquée individuellement. Le marquage peut être intégré dans le processus d'emballage des munitions. Les cartouches de munition peuvent être marquées dans leurs cannelures immédiatement avant leur emballage. L'application d'un produit spécifique permet de rendre la surface de la partie d'arme à marquer sensible à certaines ondes lumineuses ce qui renforce encore le marquage au laser. L'arme est ensuite marquée au laser. Ensuite, le marquage est couvert d'une couche de peinture ou galvanisé ce qui le rend invisible à l'œil nu. Néanmoins, le marquage peut être lu sous un éclairage adéquat (lumière infrarouge ou UV) en fonction de la longueur d'onde lumineuse pour laquelle la surface a été rendue sensible.
Radio-identification
La radio-identification (RFID) se sert d'une puce électronique mémorisant les informations relatives à l'arme qui est incorporée dans l'arme. Les lecteurs RFID permettent de lire ces puces électroniques à une certaine distance. Les informations stockées sur la puce peuvent être, le cas échéant, modifiées.
Méthodes électrochimiques
En vertu de ces méthodes, un applicateur imbibé d'une solution électrolytique et relié à une source de courant est placé sur un pochoir de marquage. Le pochoir est ensuite déposé sur la surface à marquer. La profondeur du marquage est déterminée par l'intensité du courant électrique. Cette méthode est utilisée pour les parties fragiles d'une arme à feu ou certains types de munitions lorsqu'un marquage plus profond n'est pas possible. L'inconvénient de cette technique de marquage est qu'un marquage rendu illisible ne peut guère être rétabli. Par ailleurs, ce procédé de marquage ne peut être appliqué que pour les matériaux conducteurs.
Micro-estampage (munitions)
Le micro-estampage permet de marquer un projectile lorsqu'il est tiré par une arme en indiquant le nom du fabricant, le modèle et le numéro de série (ou toute autre information indispensable à l'identification). Les marquages concernant des informations relatives à l'amorce et à la douille du projectile sont appliqués au laser sur la pointe du percuteur et sur la face de culasse. C'est ainsi que les informations permettant d'identifier l'arme qui a tiré les cartouches sont appliquées à celles-ci.
Autres méthodes
D'autres méthodes de marquage utilisées dans d'autres secteurs sont à l'étude afin de déterminer leurs avantages potentiels pour le marquage des armes à feu. Des traceurs chimiques peuvent être ajoutés aux métaux et aux plastiques utilisés pour la fabrication des composants d'armes et de poudre de munitions. Des substances cristallographiques et radioactives peuvent également être utilisées pour le marquage d'armes et de poudre de munitions. Les méthodes colorimétriques permettent l'emploi de traceurs composés de plusieurs couches de peinture auxquelles est ajoutée une couche fluorescente destinée à l'identification. La séquence de couleur observée représente un code numérique unique. Un tel code numérique est affecté à chaque fabricant.